Les vertus de l’humilité

Évaluation de l’impact : apprentissage et finalité

Aujourd’hui, tout le monde parle d’impact et de résultats : les atteindre, les mesurer quant à leur capacité de régler des problèmes complexes, mais trop souvent sans les ressources nécessaires pour le faire patiemment et à long terme. Nous publions des « rapports d’impact ». Parfois, nous avons tendance à confondre « impact » et résultats à court termes. Et, de plus en plus, les bailleurs de fonds lient leur financement aux « impacts ». La montée de la finance sociale intègre la mesure des impacts dans son modèle de financement, introduisant le risque que les organismes caritatifs mettent surtout l’accent sur des problèmes qui impliquent des solutions approximatives. Oui, le dialogue sur les impacts est relativement nouveau et peu à ce jour maîtrisent la complexité de leur réalité.

Le plus souvent, les organismes caritatifs et sans but lucratif ne travaillent pas seuls. Ils oeuvrent au sein de coalitions souples, établissent des collaborations officielles, et travaillent souvent à titre d’agents des gouvernements. Ils peuvent parfois travailler en opposition l’un à l’autre lorsqu’ils abordent des questions controversées à partir de points de vue différents. Ce paysage complexe rend souvent impossible l’attribution causale.

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J’ai toujours fait preuve d’humilité dans la façon de mesurer l’impact du travail réalisé par les organismes caritatifs sur des problèmes complexes et multivariables. La valeur de mesurer l’impact réside dans les leçons qu’on peut en tirer et la façon dont celles-ci sont utilisées pour améliorer l’efficacité et promouvoir la raison d’être. Voilà ce qu’est le pouvoir de l’impact.

« Mesurer l’impact du secteur sans but lucratif sur la société est probablement impossible mais possiblement utile. »

 

DiMaggio, P.J. (2002)
Measuring the Impact of the Nonprofit Sector

À l’instar de Paul DiMaggio, cité ci-dessous, j’aime me concentrer sur l’utilité possible des tentatives faites pour mesurer l’impact.

Les organismes caritatifs jouent un rôle vital là où le marché et l’état échouent souvent. Contrairement au secteur privé, les organismes caritatifs fournissent des biens et des services qui ressemblent à des biens publics où la consommation d’une personne ne diminue pas l’offre disponible à une autre personne et où personne ne peut être exclu de sa consommation. Le secteur privé, et j’insiste sur le mot privé ici, se concentre sur la prestation de biens et de services où le bénéfice peut être capturé au profit d’un particulier. C’est pourquoi il est plus facile de mesurer le succès des entreprises du secteur privé.

Contrairement aux gouvernements qui ont une responsabilité périodique claire envers l’électorat, les organismes de bienfaisance ont des responsabilités plus complexes et potentiellement contradictoires envers les membres et les bénéficiaires, les donateurs, les bénévoles et le personnel.

Cette réalité fondamentale des rôles de divers secteurs de notre société est souvent omise quand vient le temps d’examiner la question de l’impact des organismes du secteur sans but lucratif.

J’ai eu le privilège d’être aux premières loges pour constater le leadership d’Yves Savoie, et j’atteste avoir moi-même évolué en tant que leader grâce à son mentorat. Yves Savoie réfléchit stratégiquement et sait comment outiller les gens autour de lui pour propulser l’impact. Alors que je poursuis mon cheminement, si je peux arriver à ne serait-ce qu’un peu des qualités de leader et de mentor qu’Yves a déployées pour moi, je considérerai avoir réussi à « cocher cette case »!

Karen Lee, PhD

Présidente et chef de la direction, Parkinson Canada

Le déclin de la confiance nourrit-elle l’impatience quant à l’impact?

Comment se réapproprier la conversation

La confiance dans nos institutions et leurs dirigeants a décliné ces dernières années. Depuis plusieurs années, Edelman et d’autres ont suivi cette tendance dans divers secteurs et pays. Bien que la confiance envers les organismes caritatifs et leurs dirigeants demeure plus élevée que dans d’autres secteurs, cette tendance est inquiétante. Sans doute, notre confiance envers les dirigeants s’est érodée alors que les médias sociaux propulsaient à toute vitesse la révolution provoquée par les fausses nouvelles et la désinformation, tout en alimentant les points de vue extrêmes et nuisibles qui circulent en toute liberté. En tant que citoyens et consommateurs, nous nous sommes habitués à la gratification immédiate et devenons de plus en plus impatients.

Les pressions croissantes exercées sur les organismes sans but lucratif et les organismes caritatifs de faire la preuve de leur impact ont-elles un lien avec ce vaste changement dans les attentes du public à leur égard? À mon avis, je crois que c’est précisément le cas, et il y a un risque que cette impatience et ce déclin de la confiance viennent pervertir la conversation sur l’impact.

Pour ma part, je défends l’importance du travail d’évaluation de l’impact et l’utilisation de ce que nous apprennent ces efforts pour améliorer notre efficacité. Mais les dirigeants des organismes caritatifs et sans but lucratif doivent se réapproprier le leadership de la conversation sur la mesure de l’impact, afin que cela soit fait avec humilité et au service de la finalité. Du brio à l’action.

Clarifier l’impact pour alimenter la génération des revenus

Passer des ententes de dons par étapes à la finance sociale

J’apporte un point de vue extérieur essentiel pour aider les organisations à faire le lien entre les leçons que permet une réflexion juste sur l’impact, la tâche de renforcer la confiance du public, et celle de générer des revenus. Et j’enseigne aux équipes à construire des ponts entre impact et stratégie.

Mon approche vise à renforcer la capacité de l’organisation à intégrer l’impact dans l’élaboration des programmes, et à renforcer sa capacité à mesurer l’efficacité au niveau des opérations et au niveau stratégique lorsque les impacts peuvent être constatés. Cela implique de travailler étroitement avec les membres clés du personnel et les bénévoles importants, et de développer des approches sur mesure adaptées à chaque organisation. Les mandats peuvent être liés à des occasions périodiques pour un renouveau étendu de la stratégie, ou viser plus spécifiquement le défi de renforcer la fiche de rendement stratégique des IRC.

Ma propre expérience est de mettre l’accent sur l’impact, depuis le niveau stratégique jusqu’aux opérations, dans les grandes organisations nationales. À titre de professionnel en campagnes majeures de financement, j’ai beaucoup appris sur les attentes des philanthropes pour qu’ils décident de soutenir les efforts motivés par la raison d’être et la rigueur, en mettant l’accent sur les résultats.

Mon expertise

Aider les organisations à propulser l’impact par des services hautement personnalisés

Élaboration de cadres pour le suivi du rendement stratégique

Élaboration de cadres d’indicateurs de rendement clé

Élaboration de la vision

Élaboration du processus de planification stratégique

Élaboration de sondages et d’évaluations

Évaluation de l’efficacité du conseil et évaluation pair à pair

Élaboration du processus de gestion du rendement du chef de direction