«La racine grecque du mot crise est de « passer au crible », comme dans le cas, de secouer les excès et de ne laisser que ce qui est important. C’est ce que font les crises.1

L’ampleur de l’impact de la pandémie sur les organismes de bienfaisance et les organismes sans but lucratif est sans précédent. Imagine Canada dans son enquête sectorielle révèle l’ampleur de l’impact financier et au chapitre des ressources humaines au sein du secteur.

La stratégie consiste à faire des choix pour prospérer en cherchant à tirer la force de ses capacités et à s’adapter aux environnements dynamiques. Trop souvent, nous sommes venus à assimiler la stratégie à des processus de planification formels et délibérés. Nous concevons des activités de planification stratégique d’une manière qui peut nous tromper de penser que les humains ont la capacité de prédire l’avenir plutôt que de renforcer la résilience organisationnelle pour s’adapter au changement. Le gourou de la gestion et auteur de l’université McGill, Henry Mintzberg, nous rappelle que de nombreux choix stratégiques sont émergents et non délibérés. Les entrepreneurs, en particulier ceux qui en sont aux premiers stades de la création de nouvelles entreprises, tracent souvent la stratégie sur une serviette à table pendant le dîner.

Prenez un moment pour vous arrêter et réfléchir aux changements stratégiques importants qui émergent à cause du COVIDE. Des outils numériques sont-ils déployés pour permettre votre travail et rendre possible le volontariat virtuel et le télé-travail ? Et, pensez un instant à l’échelle et à la rapidité avec lesquels ces changements ont été mis en œuvre.

Le défi de l’élaboration de stratégie de manière agile et de susciter l’enthousiasme au sujet de nouvelles orientations stratégiques parmi un grand nombre de bénévoles, de donateurs et de personnel n’est pas chose simple. Cela est aggravé par le fait qu’il est difficile d’engager vos parties prenantes en personne d’une manière qui maximise la qualité des bonnes conversations. Pourtant, il est peut-être plus important que jamais d’aller delà du brouillard qui s’installe avec la pandémie et qui pourrait brouiller notre perspective à l’horizon.

L’incertitude et les turbulences créées par la pandémie nous invitent à adopter des approches moins formelles, moins structurées et plus émergentes en matière de développement de stratégie. Mais le travail de tamisage n’est pas moins important. Peut-être faut-il mettre à profit cette crise pour aborder une réflexion stratégique. Comme Peter Drucker nous rappelle

Le plus grand danger en temps de turbulence n’est pas la turbulence; c’est d’agir avec la logique d’hier.

Source: Malwina Gudowska, doctorante en linguistique appliquée, écrit pour le Globe and Mail. Samedi, le 30 mai 2020.